Les plantes ont de multiples attraits : leurs fleurs bien sûr, leurs feuillages colorés d’automne…
Mais pour moi, le plus fascinant, ce sont les formes et les textures. J’ai vu les arbres à l’œuvre. Je les ai tellement observés, en particulier dans les régions tropicales où j’ai vécu.
L’idée m’est alors venue d’aider mes arbres à exprimer tout leur potentiel. J’instaure pour cela une forme de dialogue avec chaque nouveau pensionnaire sur le mode : » je sais, pour l’avoir vu dans la nature, que tu sais faire telle chose. Alors je vais te fournir les conditions pour le réaliser chez moi « . L’arbre acquiesce, refuse, souvent répond : »oui, mais je vais faire à ma manière « .
La créativité végétale est alors libérée. Mon apport consiste à installer les plantes dans des postures qui induisent une réaction propre à chaque espèce, à apporter des soutiens et supports, à amener de l’irrigation à l’endroit approprié…
Mais il ne s’agît pas de Land Art :l’arbre reste l’acteur principal des sculptures végétales qui apparaissent. Et qui évoluent tout au long de sa croissance, sur des décennies, avec toujours une part d’imprévisibilité.
Vous croiserez au long du chemin nombre d’arbres et de palmiers couchés qui se redressent avec élégance tout en offrant leurs troncs comme bancs. Des Ficus qui se déplacent sur les piliers issus de leurs racines aériennes ou qui enveloppent des tables, des souches, des pots retournés. Et puis des Phytolaccas qui avalent des statues de bronze ou de pierre, des Métrosidéros en épiphytes sur une énorme souche d’eucalyptus, un dragonnier avide de liberté qui s’évade de son pot…
