Les Cycadales
Les paléobotanistes pensent que les Cycadales sont apparues au Carbonifère ,soit il y a près de 350 millions d’années. Elles figurent donc parmi les plantes les plus anciennes. Ce sont des prégymnospermes et elles ont en quelque sorte inventé le cône et les graines, contribuant à l’expansion de la végétation sur les terres émergées. Ce groupe a atteint son apogée au Jurassique, appelé par les botanistes « l’âge des cycas « ,et elles ont servi de nourriture aux dinosaures.
Aujourd’hui, les Cycadales ne subsistent plus que dans des zones restreintes, sur tous les continents sauf l’Europe, en zone tropicale ou subtropicale. Elles sont partout menacées et leur culture est difficile, avec une croissance lente et des exigences très spécifiques.
Au Château Noir sont installées en pleine terre environ 75 espèces :des Cycas asiatiques et malgaches, des Macrozamias et Lépidozamias australiens, des Dioons, Zamias et Ceratozamias d’Amérique Centrale. Mais surtout 45 espèces d’Encephalartos, les cycadales africaines les plus fascinantes, dont les plus rares (E latifrons, heenanii, woodii, barteri ‘allochrous ‘,laurentianus…).Vous verrez des Cycas thouarsii malgaches de près de 5 mètres de haut côtoyer des Encephalartos natalensis ou altensteinii cultivés depuis plus de 25 ans.
La forêt de dragonniers
Les dragonniers sont des arbres succulents en forme de parasols géants qui peuvent prendre de grandes dimensions (plus de 16 mètres de haut et 20 mètres de circonférence pour le dragonnier « millenario »sur l’île de Tenerife) et qui poussent dans des habitats semi arides.
On en a trouvé des fossiles près d’Aix-en-Provence. Ils vivaient donc chez nous il y a très longtemps. Le froid les a poussés vers le sud mais ils se sont heurtés à la Méditerranée et surtout au Sahara infranchissable. Ils se sont donc réfugiés des deux côtés de l’Afrique et on les trouve aujourd’hui en Macaronésie, les îles de l’Atlantique (Acores,Madère, Canaries, Cap Vert et une petite station au Maroc),mais aussi à l’est de l’Afrique, de l’Égypte à la Somalie, et en péninsule arabique incluant l’île de Socotra.
Du fait du réchauffement climatique actuel, ils ont désormais du mal à survivre dans leurs localisations actuelles, en particulier à Socotra et dans les îles Canaries, alors qu’ils peuvent à nouveau prospérer chez nous dans les endroits les plus abrités du bord de mer.
J’ai donc eu l’idée de reconstituer une forêt de dragonniers en leur consacrant tout un versant de colline d’un hectare. J’y ai implanté quelques grands exemplaires originaires des Canaries qui ont été cultivés dans le sud de l’Espagne. Mais l’objectif est surtout de rassembler et de faire grandir en un même lieu toutes les espèces de dragonniers car ils se sont bien sûr diversifiés au fil du temps et en raison de l’éloignement géographique, et ces différences ont encore été peu étudiées. J’ai désormais des plants de presque toutes les îles. Mais leur croissance est lente et c’est donc une entreprise longue haleine.
Les ficus
Les Ficus forment un vaste groupe de grands arbres, essentiellement tropicaux.
Par leur vitalité, qui leur permet d’infiltrer leurs racines dans tous les interstices, d’envelopper les rochers qui les entourent, d’étrangler les autres arbres (d’où leur appellation de « figuiers étrangleurs « )ils incarnent plus que toute autre plante la puissance du vivant végétal. Ils adoptent également des formes d’une beauté incomparable. Par leur gigantisme, leur énorme production de figues qui attirent tous les animaux frugivores, et aussi leurs prédateurs, les grands Ficus sont par ailleurs considérés comme de véritables écosystèmes à eux tout seuls.
Au Château Noir, une trentaine d’espèces, aussi bien africaines qu’asiatiques et australiennes, ont pris place dans le fond de la vallée. Ils y déploient leurs ramures puissantes et surtout leurs racines aériennes qui s’élancent, se tordent, étreignent comme dans une vraie forêt pluviale.
Les autres collections
- Une quinzaine d’espèces d’Araucarias et d’Agathis, autres conifères archaïques de l’hémisphère austral, accompagnent les Cycadales.
- Dix espèces de Cussonias, ces « arbres-choux »aux feuilles et écorces magnifiques, exclusivement africains, ont trouvé au Château Noir un biotope favorable.
- Les Brachychitons australiens et les Erythrines exhibent au printemps et en été leurs floraisons spectaculaires.
- Le long de la façade sud de la maison, à l’abri du Mistral, parvient à s’épanouir un ensemble étonnant de plantes tropicales, notamment malgaches (Pachypodiums,Delonix, Operculicaria decaryi, Pseudobombax ellipticum,Beaumontia grandiflora, uncarinas, ravenala…).
- Divers palmiers, souvent rares, sont aussi implantés au long de la vallée (Jubeas, Livistonias, Rhopalostylis, Ravaneas, Trithrinax,Arengas…).